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Attention au chien !

17 janvier 2024

Un si beau voyage

 

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Samedi 8 avril 2023

VSL - Urrugne : 250 km

Météo : belle journée de printemps

Camping : Larouleta à Urrugne

Prix du gasoil : 1.78 euro

Kilomètres à pied : 5.2

 

Dimanche 9 avril 2023

 

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Urrugne - Tordesillas : 400 km

Météo : assez chaude pour un début avril et aujourd’hui, c’est Pâques 

Camping El Astral à Tordesillas. Très cher mais bien placé et sanitaires remarquables !

Kilomètres à pied : 5

Prix du gasoil : 1.55 euro

 

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Espagne

Tordesillas

avril 2023

 

Le voyage se déroule sans encombres malgré un trafic assez dense jusqu’à Burgos. Fin de Semaine Sainte oblige. Nous traversons Castilla y León, morne à mourir, sous un étrange ciel gris bleu qui laisse augurer la qualité de l’air. La chaleur monte doucement pour se caler à 26 degrés quand nous arrivons à Tordesillas. Je n’aime pas trop l’emplacement au camping mais je renonce à en demander un autre. Je suis fatiguée, Sophie aussi. Nous partons donc découvrir la ville qui se trouve juste à une enjambée du pont médiéval. Je laisse mon équipière se tremper jusqu’au cou dans le Duero. Elle a chaud et j’ai du mal à la convaincre de sortir de l’eau. Je lui rappelle que c’est ici même que le sort du monde a été décidé et qu’elle aurait bien pu être portugaise au lieu d’espagnole. Elle secoue ses oreilles bouclées en signe de protestation. Cette histoire de traité ne l’intéresse qu’à moitié. Je lui raconte alors celle de Jeanne la Folle qui y vécut pendant presque un demi siècle et ne se consola jamais de la mort de son mari tant aimé, Philippe le Beau. Chemin faisant et tout en devisant nous voilà Plaza Mayor. Juste au centre, il y a une petite fille blonde aux yeux bleus dont le vent gonfle en une légère corolle le bas de la robe. Elle s’amuse du vent malin qui découvre le haut des cuisses. Je m’assieds à une terrasse pour la regarder tout en sirotant ma première « caña ». Il y a beaucoup d’animation. C’est l’heure du paseo et les belles endimanchées ne dérogent pas à la tradition. Ça crie, ça s’interpelle. Des ballons viennent frapper les piliers de la place sans que personne n’y trouve à redire. Je suis bien en Espagne ! Et puis d’un coup, la fillette a la robe légère est à côté de nous. Elle me demande si elle peut caresser Sophie. Elle s’appelle Claudia. Elle disparaît comme elle est arrivée. Le soir tombe tranquillement apportant un peu de fraîcheur.

 

 Lundi 10 avril 2023

Tordesillas - Zamora : 70 km

Météo : ensoleillée, température agréable, 24 degrés au plus chaud de la journée.

Bivouac sur l’aire de camping car

Prix du gasoil : 1. 48 euros

Kilomètres à pied : 10 

 

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Espagne

Zamora

avril 2023

Aujourd’hui, c’est une étape courte qui nous prendra à peine une heure. Le paysage a changé, il est moins morne. On sent que le Duero y a abandonné tous ses limons. Les terres ont un aspect moins minéral et s’étendent à perte de vue entre vignobles et champs de colza. Vite arrivées, vite garées. Nous partons d’emblée à la découverte de Zamora. D’églises romanes en églises romanes nous arrivons sur le pont médiéval qui enjambe le Duero comme celui de Tordesillas. Une foule serrée grouille dans le vieux quartier. Les femmes sont belles et raffinées. Je détonne un peu avec mon look de baroudeuse et mon chien frisé et rebelle. En fait, personne ne fait vraiment attention à moi. Déjeuner sur la Plaza Mayor, rien d’inoubliable à part l’église San Juan qui attire tous les regards. Nous terminons l’après-midi au bord du Duero où la brise commence à faire frissonner les frileuses. Nous passerons la nuit sur l’aire de camping car de la ville.

 

 EXTREMADURE

 

Esp Melero1 avril 2023

Espagne

Extrémadure, Meandro del Melero

avril 2023

 

Mardi 11 et mercredi 12  avril 2023

 Zamora - Riomalo de Abajo : 190 km

Météo : comme les jours précédents 

Camping de Ríomalo de Abajo, perdu au milieu de la nature

Kilomètres à pied : 5.7 et 8.5

Prix du gasoil : 1.43 euros

 

 Ce matin, le ciel est encore bien dégagé mais quelques nuages commencent à s’amonceler à l’est. Il est à peine neuf heures quand nous quittons le camping à pied pour la randonnée du meandro El Melero. Le GR 213 monte doucement entre les pins, les cistes et les lavandes papillon. L’air saturé de pollen sent délicatement bon. Sophie mène bon train devant moi. Au bout d’un moment, nous commençons à apercevoir entre la végétation, les reflets du río Alagón qui coule paresseusement en bas. Tu sais, dis-je à Sophie, nous sommes dans les Hurdes, juste là où Luis Buñuel a tourné le documentaire « Terre sans pain ». J’ai dû le voir en seconde, en cours d‘espagnol. J’avais été très marquée par les images aussi rudes que l’étaient ces contrées dans les années trente. Elle me répond que pour l’instant, la terre sent bon le gibier, les cailles menues, le sanglier et le renard chapardeur. Je lui fredonne une vieille comptine que chantait souvent papa quand j’étais enfant. « Ya se van los pastores a la Extremadura, ya se van los pastores a la Extremadura, ya se queda la sierra triste y oscura, ya se queda la sierra… ». Elle m’écoute en souriant, vaguement attendrie par mon émotion et puis il est là, juste devant nous. Comme pour saluer notre arrivée, un vol d’aigles vient nous frôler si près que Sophie en frémit d’excitation, à moins que ce ne soit la vue de ce presque îlot baigné d’eaux argentées. Disfrutamos… nous rencontrons Antonio qui vient souvent ici chercher le calme. Sa mère est remariée et vit à Sarlat mais non, il ne connaît pas le cingle de Trémolat. Il ira, quand il viendra en France.

La lumière a fichu le camp quand nous prenons le sentier qui descend jusqu’aux rives du méandre. Sophie plonge avec délectation en soulevant des gerbes d’eau. Elle court comme une folle sort et replonge puis vient s’assoir sagement à côté de moi en regardant le vol majestueux des aigles tout là haut. 

 

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Espagne

Valle del Jerte

Pilones, garganta del infierno

avril 2023

 

 Jeudi 13, vendredi 14 et samedi 15 avril 2023

Riomalo de Abajo - Jerte : 90 kilomètres de route improbable 

Météo : des nuages dans le ciel bleu, un vent glacial, du bleu-gris et du gris aussi.

Camping del Valle de Jerte

Kilomètres à pied : je ne sais plus trop

Prix du gasoil : 1.50 euro

Plein : 1

Mille kilomètres parcourus depuis notre départ.

 

13 avril : Encore une petite étape pour nous aujourd'hui mais en kilomètres longs par des routes de montagnes étroites et escarpées. Passage du col de Honduras qui culmine à 1450 mètres. La vue de là haut sur la retenue de Gabriel et Galán que nous venons de longer est spectaculaire mais pas question de se laisser distraire, il faut parfois s’arrêter pour croiser un autre véhicule. J’arrive au camping épuisée. Sophie me signale que nous avons franchi la barre des mille  kilomètres depuis notre départ et que c’est normal. Après un repas vite avalé nous nous plongeons avec délices dans une bonne sieste réparatrice. Une balade dans les cerisaies ensuite mais aucune trace de Tchekhov ni de fleurs ou à peine, car la floraison est hélas terminée depuis peu. 

14 avril : La journée commence par 20 minutes de méditation que Sophie pratique scrupuleusement avec moi. Ensuite, je traîne pour tout et je râle un peu parce que le ciel est gris. A dix heures, nous partons enfin pour la randonnée de « Los Pilones de Jerte » qui sont bien cachés au fond de la « Garganta de los Infiernos ». Dis-moi, me fait remarquer Sophie en tirant une immense langue rose, c’est normal de grimper pour descendre dans une gorge ? C’est vrai que ça grimpe dur entre les chênes qui poussent bien denses. On entend que les oiseaux et le bruit du courant tout au fond en bas. Au bout d’une petite heure nous y sommes et là encore l’émerveillement est au rendez-vous. Face à nous, le Jerte dévale la montagne avec fougue. Dans son élan ses eaux limpides tourbillonnent et sautent de rocher en rocher abandonnant derrière elles des vasques que l’on appelle « marmites de géant ». Mon intrépide ne sait plus trop où donner de la tête : il y a tellement de choses à voir, à sentir et à vivre. 

Ce soir encore, nous observerons deux cigognes tranquilles et un héron cendré affamé. Sophie s’offrira son dernier bain dans le Jerte plus calme ici. Il sera l’heure de manger, de dormir et de rêver encore

 

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Espagne

cascadas de la nogaledas, Valle del Jerte

avril 2023


15 avril
: Le soleil n’est pas encore tout à fait levé quand j’ouvre un œil ( comme je suis plus à l’ouest, je vous rappelle qu’il ne se lève qu’à 7h44 mais qu’il se couchera forcément plus tard). Le ciel est bien dégagé, il va faire beau. Sophie étouffe un petit bâillement dans sa patte bouclée et se rendort aussitôt. Pas de méditation ce matin mais un petit affairement matinal car nous devons bouger le fourgon pour faire la « ruta de las Nogaledas ». 

À l’office de tourisme de Navaconcejo, je m’enquiers des conditions de la randonnée. ¿Está más empinado el camino que él de los Pilones ? La préposée esquisse une petite moue de réflexion puis concède « que está algo más empinado pero las vistas son preciosas hé. Seis kilómetros, dos horas. ». Vale. Sophie en tête, nous commençons l’ascension vers les fameuses cascades. Devant moi, un couple d’une soixantaine d’années décide de faire demi-tour la première cascade à peine atteinte. Ça dégringole plein pot, Sophie patauge, glisse, se récupère et asperge tout le monde. Nous ne sommes pas au bout de nos peines… chaque cascade constitue un véritable émerveillement mais ça monte sans cesse et vite entre les noyers. Sophie me tire à un rythme infernal entre chaque chute d’eau où elle se jette avec frénésie. Nous atteignons la dernière cascade une très grosse heure après notre départ. On me demande si Sophie n’est pas coupée de chèvre espagnole. Franchement, depuis le Puy Mary, je n’en avais pas autant bavé qu’aujourd’hui. Le soleil est maintenant bien haut et il va falloir songer à redescendre. Le sentier serpente entre les cerisiers. Les oranger et les citronniers embaument l’air. Ma colocataire est à bout de forces. Elle traîne la patte cherchant tous les coins d’ombre où s’affaler. Elle s’offre une dernière et longue baignade dans le Jerte frais et limpide. Nous ne ferons rien de plus aujourd’hui. Une sieste peut-être à l’ombre des grands arbres ou un gros goûter en écoutant chanter les oiseaux. 

 

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Espagne

Montánchez, Plaza Mayor

avril 2023

 

 
Dimanche 16 et lundi 17 avril 2023

 Jerte - Móntanchez : 160 km

Météo : toujours très agréable mais les températures grimpent

Aire de camping car « camper Park Alegría »

Prix du gasoil : je n’ai pas bien regardé !

 Nous voilà repartis dimanche en fin de matinée. La route est bonne, il n’y a personne. Les kilomètres sont avalés en à peine deux heures. En début d’après-midi, nous sommes installées dans un joli endroit niché au cœur des oliviers. Quand il fait moins chaud, nous marchons jusqu’au village. Montánchez est une belle bourgade appelée à juste titre « Balcon de l’Extrémadure ». Du château on a une vue à 360 degrés sur toute la contrée. Nous nous attardons dans le cimetière qui est paraît-il un des plus beaux d’Espagne.

 

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Espagne

Trujillo

avril 2023


17 avril : Nous avons passé une mauvaise nuit. Malgré une balade nocturne sous un ciel étoilé comme il n’est possible d’en voir qu’en peu d’endroits, Sophie m’a réveillée à cinq heures du matin tremblante de peur. « Tu as peur de quoi bécasse ? Nous ne courons aucun danger ici. ».  Elle m’assure qu’elle en a entendu un énorme monstre rôder autour du fourgon et peut-être même deux. Ils étaient énormes et sentaient très mauvais. Elle finit par se rendormir dans mes bras. A sept heures il fait encore nuit ( si vous avez suivi, c’est toujours parce que nous sommes plus à l’ouest). Les deux monstres de Sophie sont en train de paître tranquillement dans le petit pré juste à côté de notre emplacement. Par-dessus le muret de pierre qui les sépare de nous, elles nous regardent avec leurs bons yeux de gros bovins. « Avoue qu’elles sentent vraiment mauvais » me glisse Sophie, l’air un peu penaud. Pour nous rendre à Trujillo, il faut emprunter une jolie départementale. Dans les champs vallonés, les chênes verts poussent comme des champignons. La ville ne nous déçoit pas même si la Plaza Mayor qui est incontournable est transformée en chantier pour l’installation de la prochaine foire nationale du fromage, ça ne s’invente pas. Vers 14h, nous terminerons notre sortie du jour à Montánchez devant quelques rations de tapas et une bière bien fraîche.

 Mardi 18 avril : Montánchez- Cortegana  200 kilomètres, une dizaine en errance sur une route de montagne où nous a guidées un GPS facétieux. Journée de transit à ne rien faire, juste se reposer à l’ombre car il fait 28 degrés. J’ai renoncé à quelques visites aux alentours car nous sommes fatiguées. Nous nous trouvons maintenant en Andalousie, dans la Sierra d’Aracena. Le Portugal n’est plus qu’à 40 kilomètres. 

PORTUGAL

 

 Mercredi 19 au mardi 25 avril 2023

Cortegana - Salema (Portugal, Algarve) : 280 km

Météo : température agréable 

Prix du gasoil : 1,48 euros

Marée basse : vers 16 heures

 

Mercredi, quarta-feira : Le seul changement notable que je peux observer quand nous franchissons la frontière portugaise, est l’état de la chaussée. Un panneau laconique indique « piso em mau estado ». J’ajuste ma vitesse sous les regards courroucés de ma passagère qui tressaute au rythme des ornières de la route. J’arrive assez fatiguée jusqu’à au camping « Ecocamp Salema ». Sophie déclare qu’après ça, rien ne sera plus jamais comme avant. Voir l’Algarve et mourir.

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Portugal

Lagos, Algarve

avril 2023

Quinta-feira:  Le lendemain matin, je lui propose la visite de la Ponta da Piedade à Lagos. Je lui promets une plage de rêve et une baignade à la hauteur de ses espérances. C’est vrai que c’est beau. C’est même très beau mais il y a tellement de monde que ça me gâche complètement le plaisir. Je ne parlerai pas des aménagements pour accéder au site. Je m’en vais bien vite. Sophie boude vraiment, elle s’est à peine mouillé les pattes et le Frisbee est resté dans le sac à dos.

Sexta-feira : Après une très longue nuit de sommeil réparateur, la N125 nous conduit au Cabo São Vicente et à Sagres. La route défile au milieu d’un paysage qui évoque la Bretagne. La végétation est assez rase et l’océan se fait de plus en plus présent. Malheureusement, le ciel est bien gris, d’ailleurs la pluie est annoncée en fin de journée. Je ne suis décidément pas séduite. L’ enthousiasme en berne, je me contente de regarder la forteresse de l’extérieur. Pour ne pas rentrer bredouille et parce qu’il va vraiment pleuvoir sous peu, je prends la direction de la praia do Martinhal où je laisse Sophie jouer dans les vagues. C’est une plage quelconque, couverte de varech desséché mais au moins, elle s’amuse enfin. Pour clôturer la journée, la pluie nous tiendra enfermées plusieurs heures. 

Sábado e domingo : Les nuits portugaises ont des vertus insoupçonnées sur le sommeil. Je dors d’une traite, confortablement calée contre Sophie qui en fait tout autant. Après un ravitaillement sommaire au supermarché local, je suis descendue à Salema. J’y ai découvert une adorable plage de sable fin dans un écrin de falaises rose doré. A part la présence discrète de quelques surfeurs toute cette merveille n’est que pour nous. J’ai lâché Sophie, aussitôt rejointe par un chihuahua du cru. Elle s’en est vraiment donné à cœur joie et je me suis enfin sentie en phase avec l’environnement. Dimanche, pour ne pas être en reste j’ai rejoint mon ibérique dans les vagues. Elles étaient fraîches mais vivifiantes. Longue promenade sur la plage, long farniente au soleil, les doigts en éventail, un sombrero sur le nez…

 

Por Estremoz2 avril 2023

Portugal

Estremoz

avril 2023

Du Mardi 25 au jeudi 27 avril 2023

Salema-Evaromonte (Alentejo) : 300 km

Météo : estivale, 29 degrés 

Prix du gasoil : plus cher ici

 

C’est le quarante neuvième anniversaire de la Révolution des Oeillets. Nous avons quitté l’Algarve ce matin sans regrets. Je n’ai pas vu ou n’ai pas su voir l’engouement que cette région suscitait. Certes, les plages sont somptueuses mais le tourisme gâche l’essentiel : l’âme véritable des lieux. Nous aurons fait quelques belles rencontres, amélioré notre anglais de manière spectaculaire et pris notre premier bain de l’année. Nous avons fait halte pour le déjeuner à Castro Verde. J’ai enfin pu apprécier d’entendre parler portugais autour de moi. J’ai aussi découvert une ville coquette, aux maisons blanches ponctuées de couleurs chatoyantes.

26 avril : C’est vraiment avec beaucoup de plaisir que Fofinha et moi avons déambulé dans les rues d’Estremoz. À midi le thermomètre indiquait déjà trente degrés et ma coloc tirait une langue pas possible. Nous sommes entrées chez un tailleur, attirées par les « bonecos » aperçus en vitrine. Ce  sont des figurines en terre  cuite, leur fabrication est séculaire. La dame qui nous a accueillies m’a assuré qu’elle les fabriquait elle-même mais que cette pauvre Fofinha mourait de chaud et qu’il fallait séant lui donner à boire. On lui a rempli sa bouteille d’eau, elle a reçu moult caresses et on m’a conseillé d’arrêter de la trimbaler si loin par une telle chaleur. Rafraîchies par tant d’attention, nous avons regagné le fourgon, mon « boneco » emballé avec amour dans une boîte  à chaussures. nous avions fait le plein d’huile d’olive chez le producteur du coin, tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes.

 

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 Portugal

Evaromonte, Alentejo

avril 2023

 


Jeudi 27 - dimanche 30 avril 2023

 Estremoz -Zamora - Seignosse - Villeneuve-sur-Lot : 1178 km

Météo : d’estivale à printanière humide

Marée basse : vers 16 heures

Verre de blanc : 1

 

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France

Seignosse, Sophie

avril 2023

Nous sommes passées de 34 degrés à 17 au meilleur de la journée. Coup de galerne annoncé du côté d’Hossegor. Petit pincement au cœur en passant la frontière. Se balader en forêt et sur la plage des Agréous. Regarder Sophie plonger dans les vagues. Dîner face au Lac d’Hossegor. Retrouver la maison et le jardin transformé en jungle équatoriale. Noter que deux grenouilles rieuses se sont installées dans la bassine du papyrus. Ne pas les déranger. Profiter 

 

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11 mars 2023

"Lîle aux arbres disparus"

 

Camargue Espiguette14 12-02-2018

Languedoc-Roussillon

Plage des Espiguettes

février 2018

 

Samedi 11 mars 2023

 Météo : Pluie fine et continue depuis hier soir après un épisode tempétueux qui a effrayé la pauvre Sophie

Température : 15° dit l’appli météo du téléphone

Méditation : 26 heures et 7 minutes depuis fin novembre

Marche : 3.7 kilomètres en moyenne depuis le début de l’année

Grues cendrées : quelques très beaux vols du côté d’Arjuzanx début février

 Évènements notables : il a fait froid pendant tout ce mois de février passé mais beau. Nous avons mis à profit cette aubaine pour faire de longues promenades dans la campagne et dans les bois sans parler de l’escapade d’une semaine entre les Landes et les Asturies. Deux jours de pluie sont arrivés sans crier gare dans la deuxième moitié du mois. Il était temps après trente deux jours sans une goutte. Les médias ne parlaient plus que de ça, et c’était fatiguant à force. Maintenant il pleut depuis plusieurs jours. Une pluie fine et continue qui fait frissonner de plaisir les plantes de mon petit jardin. Jeudi soir , il y a eu un gros orage qui a fait du bruit et des éclairs. Les températures sont remontées en flèche. Cette douceur sur la peau, ça faisait drôlement de bien.

Aujourd’hui, j’ai quand même allumé le Godin : je ne vais pas aller bien loin. De temps en temps, je sors et je fais le tour du jardin. Les primevères sortent de tous les côtés, ça bourgeonne dans les pots de fleurs et les hortensias sont dans les starting block.

Demain, pas de pluie prévue, on ira vers Monbalen ce sera plus praticable que les sentiers de randonnée habituels qui doivent être gorgés d’eau et de boue.

 Lecture terminée : « Un autre monde » de Barbara Kingsolver. Il s’agissait d’une relecture. En fait, j’avais consciencieusement tout oublié à part Trotsky , Frida Kahlo et Diego Rivera. Je n’ai rien lu d’autre en février, c’est un gros pavé dont la narration suit les méandres complexes de l’histoire des uns et des autres.

 Lecture en cours : « L’île aux arbres disparus » de Elif Shafak. Cette île, c’est Chypre en pleine guerre civile. Le récit commence par un cri, celui de Ada dans une salle de classe d’un lycée londonien. Il est question aussi d’un figuier enterré et d’un amour interdit. « Je me raidis en prévision de la chute quand j’entendis mes racines se tendre et craquer, une par une. Un étrange crac-crac-crac étouffé monta du fond de la terre. Si j’étais humain, ce serait le bruit de mes os qui se brisaient. »

 

26 février 2023

Une semaine entre les Landes et les Asturies (6)

 

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Espagne

Plage de Gulpiyuri, Asturies 

Crédit photo : "Turismo Asturies"

 

      Ce matin, la journée et le temps s’annoncent comme ceux d’hier, exceptionnels. Le fourgon et ses deux occupantes sont prêts vers 10 heures, direction Naves un joli petit village asturien. Je trouve à me garer facilement sur la place déserte. J’avise un bar-restaurant qui semble une invitation pour le déjeuner de midi, je m’y vois déjà. Hélas ! La cuisinière est en vacances toute la semaine m’annonce le patron désolé. Il me donne quelques explications pour nous rendre jusqu’à la plage de Gulpiyuri. C’est facile, vous allez voir, pas plus de 600 mètres à pied d’ici. 

       Gulpiyuri, un nom de lutin pour la plus petite plage du monde. Située à l’intérieur des terres, en pleins champs, elle fait face aux montagnes. L’eau arrive de la côte  par une grotte et la plage se vide et se remplit au gré de la marée. Quand elle est basse, la conche dévoile un sable fin et  des rochers. Quand elle est haute, elle devient un bassin aux eaux turquoises et transparentes où il doit faire bon se baigner. L’endroit est tout simplement merveilleux. 

       Une femme, incroyablement belle, m’a rejointe et contemple avec moi la minuscule mer intérieure. L’homme qui l’accompagne assume son rôle d’homme et saute de rocher en rocher pour prendre des photos. La première, elle rompt le silence : « On a vraiment beaucoup de chance d’être ici et de profiter de ce lieu, vous ne pensez pas ? ». Spontanément nous engageons la conversation. J’ignore ce qui charge de tant d’émotion mes échanges avec les femmes de ce pays. Elle me dit qu’elle est de Cuenca et que son père l’amenait ici quand elle était enfant. Nous parlons à bâtons rompus longtemps. Son compagnon est remonté vers nous et manifeste son désir de repartir. Elle me dit qu’il s’appelle Christian et elle Carmen, je lui réponds que moi c’est Marie-José. Elle me serre brièvement dans ses bras puis disparaît. Son étreinte douce et chaleureuse nourrira tout le reste de la journée. 

18 février 2023

Une semaine entre les Landes et les Asturies (5)

 

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Espagne

Horreo asturien

février 2023

18 février 2023

Une semaine entre les Landes et les Asturies (5)

 

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Espagne

l'embouchure du Guadamía et la plage du même nom, Llames

février 2023

 

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18 février 2023

Une semaine entre les Landes et les Asturies (5)


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Espagne

Acantilados de Castru Arenes, Cuerres  

février 2023

 

      Le soleil peine à se lever et rosit le ciel juste au-dessus de la cime des eucalyptus qui longent le camping. Il a gelé fort mais l’air est limpide comme du cristal. La journée s’annonce extraordinaire. 

     Je m’arrête à l’office du tourisme où m’accueille une dame. Elle s’étonne de la qualité de mon espagnol alors je lui explique tout : la guerre d’Espagne, l’exil, le camp d’Argelès puis le sud-ouest où je suis née longtemps après. « Mon histoire, vous comprenez, elle est forcément liée à celle de l’Espagne ». Elle est émue et me raconte la sienne à son tour. Elle griffonne des titres d’ouvrages et de films sur la carte des Asturies qu’elle vient de me donner. Ses grands-parents  ont dû s’exiler eux aussi mais pas pour toujours comme papa. La montée de l’extrême-droite, elle ne comprend pas, surtout dans un pays comme l’Espagne. « Tu te rends compte, me dit-elle, après 38 ans de didactature ! Les jeunes générations ne savent même pas qui est Franco » ajoute-t-elle désabusée. Nous parlons encore et encore. Je ne vois même plus les eaux de la Sella qui se mêlent à celles de la mer. Ce qui se passe entre cette femme et moi est un moment hors du temps, riche et émouvant.

     Sophie qui commençait à s’impatienter, m’accueille avec un long borborygme désapprobateur. Nous empruntons des routes étroites et sinueuses qui nous font découvrir un environnement pastoral serré entre les montagnes et la mer. Bientôt, nous débouchons sur « los acantilados de Castru Arenes ». La vue est ahurissante : le regard se perd loin où que l’on tourne la tête, s’accrochant aux falaises qui découpent la côte ou aux cimes des Picos de Europa. En plein soleil, il fait si bon que l’on oublie déjà les moins trois degrés de ce matin. Le Guadamía se jette dans la mer en contrebas des falaises. Son embouchure forme une plage fluviale étroite où remonte au gré des marées la mer cantabrique. 

     Dans l’après-midi nous rejoignons l’autre rive du Guadamía pour découvrir « Los bufones de Pría » un curieux phénomène de la nature : « l’eau de mer entre furieusement à travers les cheminées et les crevasses du calcaire des falaises. Sa force même la projette générant un phénomène rappelant les geysers, formant des jets de plus de vingt mètres de haut » ( source : espagnefascinante.fr ). Plus la mer est grosse, plus le coefficient est élevé et plus le phénomène est spectaculaire. Ce n’est pas vraiment le cas aujourd’hui mais nous verrons bien. A première vue on ne remarque rien de spécial mais, tout d’un coup, à la faveur du ressac et de la marée montante, la falaise par endroit se met à mugir comme si elle tenait enfermée au sein de ses entrailles quelque créature désespérée. Le bruit est tellement énorme que Sophie s’arrête net et refuse d’avancer plus loin. A chaque mugissement, les cavités laissent échapper une fine brume marine qui monte dans l’air limpide. Nous nous calons au creux d’une énorme pierre et, serrées l’une contre l’autre, nous écoutons chanter et pleurer les falaises de Pría.

 

14 février 2023

Une semaine entre les Landes et les Asturies (4)

 

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Espagne

Ribadesella, Asturies

février 2023

14 février 2023

Une semaine entre les Landes et les Asturies (3)

 

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Espagne 

Ribadesella, Asturies

le Sella depuis l'Ermitage de la Guia

février 2023

 

     Le temps aujourd’hui ne s’annonce pas terrible. Pas de pluie encore mais il fait « grimoche ». Je propose à Sophie une balade sur la plage. La marée est basse et mon intrépide ibérique à peine lâchée est déjà à l’eau. Elle fait des rencontres et joue avec les uns et les autres mais pas avec cet énorme mâtin espagnol, il est vraiment trop gros ! L’après-midi nous poursuivons notre balade en montant jusqu’à l’Ermitage de la Guia qui surveille toute la baie depuis son promontoire. La vue est magnifique. C’est bien des fois de prendre un peu de hauteur. La pluie arrive juste quand nous arrivons au fourgon. Nous avons beaucoup marché et c’est l’heure de goûter. Un thé et une tranche de brioche pour moi, un biscuit pour Sophie qui dort déjà.

 

14 février 2023

Une semaine entre les Landes et les Asturies (2)

 

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Espagne

Ribadesella, Asturies 

février 2023

 

     Les panneaux routiers énumèrent les provinces que nous traversons : Euskara, Viscaya, Guipúzcoa (ou le contraire). Au fur et à mesure que nous roulons, le paysage se transforme. Le Pays Basque et ses ondulations verdoyantes laissent place à un paysage de montagnes et de falaises qui tombent dans la mer. Nous voilà  déjà en Cantabrie, bientôt nous serons arrivées.  Les Picos de Europa surgissent juste sur la gauche. Leurs cimes enneigées caressent le ciel bleu où s’attardent quelques nuages. Sur la gauche la mer ne nous quitte plus. Quand nous arrivons à Ribadesella, il est un peu plus de quinze heures. L’air est vif et limpide et la marée déjà presque haute. Il est temps d’aller se balader.

 

14 février 2023

Une semaine entre les Landes et les Asturies (1)


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Landes de Gascogne

Vol de grues cendrées, Arjuzanx

4 février 2023

 

      Il fait moche, il fait froid. Aujourd’hui, c’est février, le premier exactement. Dans le jardin, il y a quelques bricoles à faire mais pas assez pour s’affairer. En Espagne, il va faire beau assure la météo …. Une heure plus tard, tout est prêt ou à peu près. Surtout ne pas oublier les croquettes de Sophie et de réserver un vol de grues cendrées sur Arjuzanx pour samedi. 

      Samedi, c’est parti vers dix heures et même avant. J’ai mis quelques rations de survie dans le réfrigérateur et des vêtements chauds dans mon sac de voyage. Il fait un temps magnifique et le brouillard qui traînait entre les pins a disparu depuis un bon moment quand nous arrivons dans les Landes. L’après-midi s’écoule sur les sentiers forestiers, les chiens gambadent sagement devant nous. Vers 17 heures 30, c’est le moment de se rendre à l’observatoire de Bédade pour assister au retour des grues dans leurs dortoirs. Elles arrivent sans se presser, par groupe de deux ou trois mais toujours en poussant leur cri de charnière rouillée. Sophie et Nice s’impatientent : franchement, c’est pas marrant d’attendre et puis, il commence à faire rudement froid. Enfin, un premier vol, bien nourri, traverse le ciel qui s’assombrit déjà. En arrive un deuxième, puis un autre. Alors que le soleil décline et que s’éteignent les dernières lumières du soleil, la lune sur notre gauche s’élève lentement, ronde et grosse comme une orange. 

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Attention au chien !
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