L'échappée belle

Bretagne

Billiers, Morbihan

août 2019

Huit jours en Bretagne ou l'échappée belle (18-08-2019 au 26-08-2019 / 1850kms)

Jour 1 : Villeneuve-Sur-Lot / Billiers (Morbihan)

Météo : tributaire des régions traversées

Marée Basse : à vérifier, vers 16h je pense

Vin blanc : 1 verre

Moules-frites : 1

Dernier câlin à la Filozof. Mince ! Je ne vais pas chouiner quand même!Départ 8 heures sous le ciel bleu. Traversée de Bordeaux : RAS.

10H 45 : aire de Saint-léger. Pause-café, petit creux. Il fait plus gris et un peu pleut. Premiers bouchons, faire mokuso, c'est pas grave, ça va passer. Cinquante kilomètres plus tard, 2 heures plus loin : il pleut, pare-chocs contre pare-chocs. Niort enfin. Après, tout roule, fini l'A10 et les bouchons. Je traverse Nantes sous les éclaircies. A la Roche-Bernard, il fait un doux bleu lumineux et les nuages se tirent la bourre dans le ciel tout rincé.

16 heures : je pose le fourgon à Billiers et je pars à pied jusqu'à la pointe de Pen-Lan dans le Morbihan. Quelle belle balade dans le vent qui ébouriffe ! C'est jour de fête de la mer et de pardon. Sur le port, on boit de la bière et on danse la gavotte au son des binious. Je marche le nez au vent et dans les embruns.

C'est l’heure du dîner. Ce soir c'est restaurant. De la terrasse, je regarde l'océan qui remonte sur la grève abandonnée, coquillages et crustacés.

Bretagne

Menez-Hom, Finistère

aoüt 2019

Jour 2 : Billiers / Le Fret (Finistère sud, Presqu'île de Crozon)

Météo : bretonne, un petit grain par-ci, un petit grain par-là

Marée basse : en bas de la falaise

Plus on s'avance en Bretagne et plus les noms de lieux deviennent bizarres : en « ec » ou en « ac'h » ou bien en « en » ou en « an ». C'est charmant et un brin exotique pour la fille du Sud-Ouest que je suis. Je me rends compte que je connais le nom de toutes les villes que je traverse, Vannes, Auray, Qimper, Quimperlé. La Bretagne, c'est quelque chose tout de même !

Sur un panneau je lis « Menez-Hom », je suis les indications et je m'arrête au bout d'un chemin. Le Menez-Hom, c'est le point culminant de la Bretagne, 330 mètres, rien que ça ! Je m'emmitoufle dans ma grosse polaire et j'entreprends l'ascension sous un vent cinglant. Les bruyères sont en fleur et on aperçoit la mer où que l'on tourne la tête. Le paysage a des airs de Conemara. Enfin, je dis ça, mais je n'y suis jamais allée. Le temps est tout bleu d'un côté et tout gris de l'autre. Au détour d'un sentier, je découvre à droite l'Aulne maritime qui paresse jusqu'à la mer vers Landévennec.

Bretagne

Camaret-Sur-Mer

août 2019

Jour 3 : Le Fret / Camaret-Sur-Mer/ Pointe de Pen Hir (30 km)

Météo : irrésistible

Marée Basse : 15 h

Restaurant : 1, très bon

Huître : 1 (si ! Si ! Si!) à 11 heures du matin sur le port de Camaret….

Quand je me lève, je ne sais pas encore où je vais aller. Camaret ça me plaît, c'est écrit sur le panneau. Je découvre un joli port tout en arc de cercle. Il s'étire en longueur dans un élan parfait et exhibe de jolies façades colorées. La chapelle de Rocamadour et la tour Vauban sont nimbées de lumière. De petits bateaux voguent toutes voiles au vent dans une ambiance de carte postale. Le sable est presque blanc et la mer d'Iroise cristalline et pure.

Ensuite, je pousse jusqu'à Pen-Hir où je peine à me garer. Il y a vraiment trop de gens pour goûter aux fameux « tas de pois », dommage ! En bas, la plage de Veyriac'h me tend les bras. On dirait un lagon, c'est bien tentant, je reviendrai demain.

Bretagne

Landévennec

août 2019

Jour 4 : Le Fret /Crozon / L'Aber / Landévennec (50 kms)

Météo : comme hier

Marée basse : 15h20

Espagnols : 5

Crêpe : 1 et sa bolée de cidre

Ce matin, j'ai décidé de faire relâche. Petite lessive, petit ménage du fourgon, quelques courses à Crozon. Je pars ensuite un peu au hasard. J'ai très envie de me baigner. La petite route que j'ai empruntée surplombe une plage immense de sable blanc au milieu de laquelle serpente un courant clair comme celui d'Huchet. Il n'y a presque personne sur l'immense étendue de sable et marcher jusqu'à l'eau est en soit déjà un voyage. A présent je comprends mieux ce que je voyais de la route. J'apprends le mot « Aber » qui désigne une rivière qui se jette dans la mer juste au bout d'une plage. Le lieu est fabuleux et offre toute la palette des couleurs marines. Le sable est clair et fin, dur sous les pieds et les fesses. L'eau est très fraîche mais vivifiante. S'y plonger tout entière est une petite victoire sur moi-même. Je barbote longtemps dans l'eau calme, je fais la planche et je ne pense plus à rien. Pour sécher, je remonte ensuite jusqu'à l'Aber qui laisse des flaques tièdes sur la plage. Petit à petit, les gens arrivent. Je ramasse mes affaires un peu à regret, et je prends la direction de Landévennec.

Plus confidentiel que Camaret, le port de Landévennec est situé à l'estuaire de L'Aulne Maritime. L'église et son cimetière regardent la mer ou l'Aulne, allez savoir. Il est 18 heures et je suis toute émue en lisant les noms de Léonie Boédec, Yann Le Dallic et de bien d'autres encore couchés là, face à la mer d'Iroise. Je déambule entre les tombes et je lis : morte à 89 ans, mort à 101 ans mort à 15 ans mais tous là pour l'éternité.

A la crêperie, une bande de joyeux ibères sèment un peu la panique sous la terrasse ombragée. On discute. Ils sont un peu ivres et c'est assez marrant.

Je me rentre tranquille. Je regarde les lumières s'allumer dans la Rade de Brest. Il fait doux, je suis bien.

Bretagne

ïlot des Capucins

août 2019

Jour 5 : Le Fret / La Pointe des Espagnols / L’Îlot des Capucins / Camaret / Le Fret (50 kms)

Météo : plus chaude

Marée Basse : 15h48

Après quelques hésitations, c'est vers la Pointe des Espagnols que je choisis de m'aventurer aujourd'hui. Elle s'ouvre sue le Goulet de Brest qui ferme la rade du même nom. Le chemin côtier est hélas en partie interdit en raison des risques d'éboulements. Il faut donc chercher un peu dans les bruyères et entre les ajoncs qui piquent les mollets. J'ai remarqué qu'en Bretagne, les panneaux sont souvent tout petits, alors il faut bien regarder sinon on est perdu ! Je parviens toutefois à trouver enfin l’Îlot des Capucins où Vauban a là aussi laissé sa trace. L'endroit est à la fois étrange et pittoresque : un fort planté là sur un îlot minuscule et relié par un pont au reste du continent. Je ne m'y aventure pas même si l'envie me taraude un peu (beaucoup) car c'est interdit.

Je repasse à Camaret pour un pique-nique improvisé sur le port et tente la Pointe de Dinan blindée de monde. Je reviendrai demain. Je m'arrête à Morgat mais je suis assez déçue je file donc au Fret où je m'offre un diabolo menthe que je sirote en regardant les bateaux.

Bretagne

Pointe de Dinan

août 2019

Jour 6 : Le Fret / Pointe de Dinan / Saint-Hernot /Crozon / Le Fret

Météo : presque trop chaude

Marée basse : vers 16 heures non ?

Restaurant : 1 l'Hermine à Saint-Hernot

Réserve d'eau HS : 1 (bah ! C'est pas grave, je suis au camping)

La Pointe de Dinan est bien plus jolie que celle de Pen-Hir et bien moins courue. En plus, on voit encore mieux les fameux tas de pois. Je descends sur la plage de rochers bruns. Les bruyères couvrent le sol. C'est une jolie marche et le regard porte loin, loin, loin.

Je suis fatiguée, il fait trop chaud. Je rentre au camping et m'installe pour lire. Non loin de moi une dame italienne s'est installée avec une mini caravane. Par moment, il y a un drôle de chien frisé qui en sort. Je ne connais pas cette race mais je le trouve absolument adorable. 

Bretagne

Île d'Ouessant

août 2019

Jour 7 : Ouessant ! Qui voit Ouessant voit….

Météo : dégagé, puis couvert, puis dégagé

Marée basse : 19 h

Bateau : 3 heures pfff ! C'est long !

Lever aux « zoreurs » mais ça vaut le coup : le ciel se drape de pourpre et d'or au-dessus de Brest.

Départ à l'heure de Camaret. J'ai trouvé une place dehors et c'est trop bien même si je prends régulièrement des paquets de mer. Arrivée à Lampaul un peu mouillée mais ça va sécher.

A Ouessant, il y a 850 habitants qui ont des voitures pourries. Dans les classes, il n'y a pas beaucoup d'élèves. Dans le temps, après les tempêtes on trouvait sur la plage des containers échoués, des canards en plastique, des pull et des tee-shirt. Le rail d'Ouessant passe désormais plus au large pour éviter les dégâts des marées noires.

A Ouessant il y a aussi des phares et des phoques. Des phoques, j'ai beau écarquiller les yeux je n'en vois aucun.

A Ouessant tout est beau et je n'ai pas assez de mots…

Jour 8 : Le Fret / La Vendée via Le Croisic

Météo : Beau et chaud mais pas trop

J'ai décidé de rentrer doucement en faisant un détour du côté du Croisic et des marais salants de Guérande. Ils sont comme je les ai laissés il y a 25 ans mais l'émotion n'y est plus. La lumière de 13 heures écrase tous les détails et je ne retrouve rien de ce qui m'émouvait tant autrefois. Le soleil ravageur de cet été 2019 a tout brûlé ce qui n'arrange rien.

Le Croisic est toujours aussi joli mais c'est dimanche et il y a des touristes partout. Je finis par trouver un restaurant sur la côte sauvage mais je n'ai qu'une envie : m’en aller. Je me perds dans Saint-Nazaire et traverse Penhoët dans tous les sens.

Je bivouaque du côté de Beauvoir-Sur-Mer.

Jour 9 : Beauvoir-Sur-Mer / Villeneuve-Sur-Lot

Fin du voyage

Kénavo la Bretagne !!