Les merveilleuses étoiles
Latour-Marliac
11 septembre 2016
Sensei dit : « Tu penses trop, arrête de penser. Si tu penses, tu ne fais pas. Il faut faire les choses ». Sensei dit aussi : « Il faut dormir trois fois et au troisième matin il faut décider. J'ai toujours procédé ainsi et je n'ai jamais eu à le regretter. »
Alors, j'essaie d'arrêter de penser, c'est compliqué d'arrêter les pensées. Elles entrent et sortent de ma tête, virevoltent comme les djinns de Victor Hugo et s'immiscent dans mes moindres circonvolutions cérébrales.
Bientôt j'aurai soixante ans, toute une vie derrière moi à penser et à faire des choses : l'amour, des enfants, quitter, partir, revenir, travailler, espérer, attendre.
Attendre le ciel bleu, des jours meilleurs, un jour de pique-nique en hiver, un enfant, un amour mais pas la mort, surtout pas la mort.
Faire je suppose que c'est vivre alors je veux bien encore un peu : faire un bout de chemin avec ceux que j'aime, le tour du monde dans un fourgon-goéland ou peut-être un peu moins pour ne pas m’essouffler, l’amour aussi de temps en temps ; voir une aurore boréale, écouter Juliette me dire qu'elle est amoureuse.
Je veux bien aussi parfois ne rien faire allongée sur une plage ou dans le jardin et juste regarder les nuages et les étoiles, les étoiles qui filent, les merveilleuses étoiles….